Frontaliers et chômeurs dans le canton de Neuchâtel.
Pierre TissotFebruary 12, 2010
L'Express du 22.01.2010 page 8 indique :
... Au Département de l'économie du canton de Neuchâtel, les chiffres de l'emploi, au 1er janvier 2010, font état d'une baisse de 8,6% de frontaliers sur le canton entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009.
«Ce qu'on peut relever, c'est que les frontaliers ont été autant touchés par la crise que les travailleurs indigènes», note le conseiller d'Etat Frédéric Hainard. «Cela indique qu'il n'y a pas de sous-enchère salariale dans notre canton comme nous y veillons, contrairement à d'autres cantons, comme celui de Vaud notamment, où le nombre de travailleurs frontaliers augmente alors que les chiffres du chômage aussi...», avance-t-il.
------------------------------------
Eh bien je suis convaincu que les résidents sont nettement plus touchés, M. Hainard ne dit pas TOUTE LA VERITE..!
Le graphique ci-dessus, réalisé avec les données de l'OFS et de l'Office cantonal de la statistique du canton de Neuchâtel, montre que :
entre septembre 2008 et septembre 2009,
- le chômage s'est fortement aggravé, (3.21 % à 6.43 %), - les chômeurs au nombre de 5546, ont crû de 2779 unités..! (+100 %), - les demandeurs ont augmenté de 3101 unités à 7388 personnes (+ 72 %), - les frontaliers ont décru de 708 unités à 7524 personnes (-8,6 %)..! - cette diminution est de 337 unités (-4,3%) entre fin décembre 2008 et fin décembre 2009..!
- cette diminution est de 132 unités (-1,8%) si l'on considère septembre 2007 et septembre 2009..!
Nous voyons aussi que :
1) Par la gestion des permis de travail, le nombre des travailleurs frontaliers est resté stable jusqu'en juin 2000; la conjoncture étant bonne, le nombre des chômeurs et demandeurs d'emploi a diminué fortement.
2) La bonne conjoncture a permis l'engagement de nombreux travailleurs, le nombre de frontaliers a légèrement augmenté, ce qui a encore permis l'engagement de travailleurs résidents. Le taux du chômage a atteint un minimum plus jamais retrouvé de 1,8 % en juin 2001.
3) En 2001, c'est aussi la fin de la bulle internet, une récession a commencé aux USA, les attentats du 11 septembre 2001 n'arrangeant rien, ce qui a eu comme corollaire une augmentation du chômage en 2002 chez nous et un nombre de travailleurs frontaliers en augmentation..!
4) En 2004 la récession est derrière nous depuis un moment, les accords internationaux ont ouvert la frontière aux travailleurs frontaliers, le nombre de ceux-ci ne cesse d'augmenter alors que le chômage se stabilise à 4,5% environ.
5) Il faut attendre 2005 pour voir la conjoncture s'envoler, les usines engager massivement jusqu'en 2007, pour satisfaire aux commandes. Le chômage diminue et le nombre des frontaliers affiche des records.
6) En 2008 une récession importante pénalise les exportations, problèmes bancaires et prix du pétrole déstabilisent l'économie. Le nombre des chômeurs explose dans le canton alors que celui des travailleurs frontaliers reste presque stable..!
7) Autre indicateur intéressant en pleine crise économique, le passage des voitures en moyenne journalière au Col-des-Roches. En septembre 2008 on avait le passage de 9271 voitures alors qu'en septembre 2009 on en a eu 9970, soit une différence +699..!
On en déduit donc qu'en 2008 et 2009, les employeurs ont massivement licencié les travailleurs résidents pour conserver dans le même temps les travailleurs frontaliers ! ---------------------------------------
Remarques:
1) Mercredi 10 mars 2010 à 06:30, dans Le Journal du matin de la RSR à propos de la visite de N. Sarkozy à Morteau, de la fuite de la main-d'oeuvre et du chômage à la frontière. La journaliste Suisse Christine Werlé dit : "Précisons tout de même que si la région Morteau Pontarlier a été fortement touchée par la crise, le chômage des frontaliers lui, est loin d'avoir explosé d'après l'Association des frontaliers. Il a grimpé en 2009 de 2 à 3 %" ..!
2) Quels sont les impôts payés au Canton par la France pour les travailleurs frontaliers en 2008 et 2009 ? Sous la rubrique" 400320 - Frontaliers, Accord franco-suisse 1983" dans les comptes de l'Etat : -. en 2008, nous avons Frs 6'586'318.- pour 7873 frontaliers, ce qui donne environ Frs 69.- /mois/travailleur -. en 2009, nous avons Frs 5'530'217.- pour 7536 frontaliers ce qui donne environ Frs 61.- /mois/travailleur
3) L'article de l'Express du 8 septembre 2010 "Hausse du chômage à 6.3% en août", on tire du dernier paragraphe:
"... A la fin du 2e trimestre 2010, le canton comptait 84 900 emplois, en baisse de 0,4% par rapport au 1er trimestre. Les indicateurs à court terme passent au vert: l'indice des places vacantes augmente de 43%. Au 2e trimestre, les frontaliers étaient 7788 à travailler dans le canton, soit 183 de plus qu'au premier trimestre (+2,4%)..."
Ces chiffres montrent que 0,4 % de diminution de l'emploi correspond à une suppression de -340 places de travail, alors que pendant cette période on a engagé + 183 frontaliers !!! En réalité 523 résidents (340+183) ont été licenciés, cette dernière précision me semble utile d'être relevée. La situation est nettement plus dramatique pour les résidents chômeurs ou demandeurs (12'893 personnes).
4) Indicateur de la situation de l'emploi, le passage des voitures venant de la douane française au Col-des-Roches entre juin 2009 et juin 2010; le trafic journalier moyen augmente de +4,7 % (+392 voitures) et au pied du Crêt-de-Locle, +4,7% (957 voitures), durant la même période, le chômage dans le canton est en augmentation de 0,2% à >> 6%. Une fois encore, la situation est nettement plus dramatique pour les résidents.
Sources :
Office Fédéral de la Statistique
Office cantonal neuchâtelois de la statistique
Communiqués de presse Etat de Neuchâtel
Office Fédéral des Routes
Indice conjoncturel genevois LEA-Pictet-OCSTAT
Conjoncture de 1990 à 2009 :
Statistiques du chômage dans le canton de Neuchâtel
CONCLUSION:
Un même travail, un même salaire gagné en Suisse, doit fournir de chaque côté de la frontière un même pouvoir d'achat !
Seul l'impôt frappant le frontalier peut corriger cela actuellement, il maintient la subsistance fiscale dans le pays, sur le lieu ou elle est générée.
Encore faut-il que le Gouvernement neuchâtelois corrige l'accord de 1983 qui fait que le canton reçoit Frs 61.- /mois/travailleur de la part de la France..!
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Pierre TissotFebruary 2, 2011
Session du Grand Conseil de fin janvier 2011 (Impartial du 26.01.2011) :
" La question des travailleurs frontaliers préoccupe le groupe UDC. En charge de l’Economie, Thierry Grosjean a donné quelques chiffres ce matin.
A fin septembre 2010, l’emploi dans le canton de Neuchâtel a diminué de 0,7% par rapport à la même période de l’année précédente. Le nombre de travailleurs frontaliers a, par contre, augmenté de 5,6% durant le même laps de temps. Avec 8188 travailleurs, ils représentent presque 10% de l’emploi total.
«Nous nous posons des questions. Ce sont des problèmes qui nous interpellent très fort», a concédé le conseiller d’Etat. Celui-ci a aussi rappelé que la France a rétrocédé près de 7,7 millions de francs au canton au titre de l’impôt. Les communes ont reçu environ 24 millions." ------------ Le journaliste oublie de faire la division qui confirme mon chiffre ci-dessus: 7,7 millions / 8188 frontaliers / 12 mois / = Frs 78.- par frontalier par mois pour le canton !!
Remarque : n'est pas considéré comme travailleur frontalier, un Suisse qui habite en France et travaille en Suisse. Lorsque l'on indique qu'il y a 8188 frontaliers, il y a en réalité un nombre nettement plus conséquent de personnes qui profitent de la situation, et passent chaque jour la frontière.
Pour preuve, les statistiques de l'OFROU, le passage chaque jour ouvrable au pied du Crêt-du-Locle de 21793 véhicules. Malgré une baisse de la population fin 2010 pour l'ensemble des Montagnes neuchâteloise, à cette date nous y relevons une augmentation journalière de +452 voitures....!
L'essentiel finalement c'est que « l'on s'interpelle très fort…» au niveau du gouvernement !
Une fois encore, la situation est nettement plus dramatique pour les résidents.
Pierre TissotMarch 28, 2011
Alors que les entreprises horlogères annoncent des plus hauts historiques pour l'année 2011, le chômage neuchâtelois ne retrouve pas son niveau de 2008, preuve que l'on engage massivement des travailleurs venant de France.
Sur les courbes, le chômage neuchâtelois a toujours suivi régulièrement celui de la Suisse jusqu'en 2008.
Depuis lors ce n'est plus le cas, on devrait s'alarmer, on attend une réaction du monde politique neuchâtelois qui s'interpelle très fort...!
Pierre TissotFebruary 25, 2013
Fin février 2013, par cet article de l'Impartial du 25.2.2013, nous constatons que la situation n'est pas maîtrisée, le nombre des frontaliers dépasse 10'000 unités et le chômage neuchâtelois est maintenant le plus élevé de Suisse.
Au Château, on s'interpelle toujours et encore, on supplie les entreprises d'engager des résidents...
Dans l'Impartial du lundi 25.2.2013, on lit:
(..) Un économiste d'UBS dresse un tableau préoccupant de l'avenir du canton. Favoriser fiscalement les familles ne serait pas la meilleure option. " Le canton de Neuchâtel manque de gens qui travaillent et qui gagnent de l'argent: faire en sorte que le jeune célibataire actif ou le chef d'entreprise y reste domicilié doit être un défi des finances publiques. " Alors que la nouvelle politique fiscale du canton de Neuchâtel, qui entre en vigueur progressivement cette année, veut privilégier les familles, c'est un autre discours qui est tenu par l'économiste d'UBS Thomas Veraguth. Venu jeudi présenter à La Chaux-de-Fonds l'étude annuelle qu'effectue la grande banque dans le canton de Neuchâtel, il a jeté un pavé dans la mare en estimant que le canton de Neuchâtel manquait d'actifs, soit de personnes entre 25 et 65 ans, une catégorie d'âge qui rapporte plus qu'elle ne coûte à la société. " Faut-il favoriser les familles, ou les gens qui gagnent de l'argent? ", s'est demandé l'économiste en constatant que le canton de Neuchâtel comptait, en comparaison suisse, " beaucoup de jeunes et beaucoup de personnes âgées". " Ma réponse, c'est qu'il faut favoriser les gens qui gagnent de l'argent. Je sais que Neuchâtel a fait des efforts, mais les impôts des personnes physiques restent trop importants." Une position évidemment appréciée par les personnes présentes, la manifestation étant co-organisée par la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie. Mais Thomas Veraguth s'est appuyé sur des chiffres parfois édifiants, comme le taux de chômage des jeunes, nettement plus élevé qu'ailleurs en Suisse romande, pour mettre le doigt sur toute une série de faiblesses propres au canton de Neuchâtel. Un " manque de substance ", qui incite ses habitants à le fuir. Avec un risque à long terme: l'évolution démographique, en hausse à Neuchâtel uniquement grâce aux étrangers. " Un jour, les Européens rentreront chez eux, cette hausse migratoire ne continuera pas indéfiniment ".
Un canton à 100 000 habitants dans 50 ans? Et selon les projections, si Neuchâtel perd sa migration internationale et continue de voir ses propres habitants filer vers d'autres cantons, la population, qui est actuellement de presque 175 000, pourrait redescendre à... 100 000 en 2060! " Je ne dis pas que c'est réaliste, mais ce qui est sûr, c'est que la migration internationale sauve votre canton. " Ce qui doit inquiéter, en même temps que l'évolution démographique, c'est le poids de la dette qui pèse sur les épaules des Neuchâtelois: " Pour une famille de quatre personnes, cela correspond à 160 000 francs ". Et Thomas Veraguth d'y voir aussi une raison pour laquelle certains Neuchâtelois s'exilent dans un canton voisin, comme Fribourg. " Le poids de cette dette, c'est comme un sac à dos deux fois plus lourd que vous mettez sur le dos de vos enfants ". Si l'économiste d'UBS met en garde à long terme, il constate cependant, et paradoxalement, que Neuchâtel est un canton extrêmement fort à l'extérieur, puisqu'il exporte près de 90% de son produit intérieur brut. " Mais à l'intérieur, il y a quelque chose qui freine..."
"Sans l'engagement de personnes de chez nous, on n'y arrivera pas!" C'est un véritable appel aux entrepreneurs neuchâtelois qu'a lancé le conseiller d'Etat Thierry Grosjean à l'issue de la présentation de l'étude d'UBS. Evoquant l'augmentation du nombre de frontaliers, à plus de 10 000, et la hausse du coût de l'aide sociale - " qui atteint globalement 250 millions de francs, nous sommes deux fois plus chers que la moyenne suisse " - le chef du Département de l'économie a exhorté les patrons à privilégier la main-d'oeuvre locale: " Sans l'engagement de gens de chez nous on n'y arrivera pas! Et ne me faites pas la liste des critiques habituelles sur la main-d'oeuvre locale, je la connais. Mais si on ne participe pas à l'engagement de gens d'ici, on ne pourra pas redresser la barre." (..)
Belle preuve d'absence de gouvernance, mais que font-ils..?
Pierre Tissot February 12, 2010
L'Express du 22.01.2010 page 8 indique :... Au Département de l'économie du canton de Neuchâtel, les chiffres de l'emploi, au 1er janvier 2010, font état d'une baisse de 8,6% de frontaliers sur le canton entre le 1er septembre 2008 et le 1er septembre 2009.
«Ce qu'on peut relever, c'est que les frontaliers ont été autant touchés par la crise que les travailleurs indigènes», note le conseiller d'Etat Frédéric Hainard. «Cela indique qu'il n'y a pas de sous-enchère salariale dans notre canton comme nous y veillons, contrairement à d'autres cantons, comme celui de Vaud notamment, où le nombre de travailleurs frontaliers augmente alors que les chiffres du chômage aussi...», avance-t-il.
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Eh bien je suis convaincu que les résidents sont nettement plus touchés, M. Hainard ne dit pas TOUTE LA VERITE..!
Le graphique ci-dessus, réalisé avec les données de l'OFS et de l'Office cantonal de la statistique du canton de Neuchâtel, montre que :
entre septembre 2008 et septembre 2009,
- le chômage s'est fortement aggravé, (3.21 % à 6.43 %),
- les chômeurs au nombre de 5546, ont crû de 2779 unités..! (+100 %),
- les demandeurs ont augmenté de 3101 unités à 7388 personnes (+ 72 %),
- les frontaliers ont décru de 708 unités à 7524 personnes (-8,6 %)..!
- cette diminution est de 337 unités (-4,3%) entre fin décembre 2008 et fin décembre 2009..!
- cette diminution est de 132 unités (-1,8%) si l'on considère septembre 2007 et septembre 2009..!
Nous voyons aussi que :
1) Par la gestion des permis de travail, le nombre des travailleurs frontaliers est resté stable jusqu'en juin 2000; la conjoncture étant bonne, le nombre des chômeurs et demandeurs d'emploi a diminué fortement.
2) La bonne conjoncture a permis l'engagement de nombreux travailleurs, le nombre de frontaliers a légèrement augmenté, ce qui a encore permis l'engagement de travailleurs résidents. Le taux du chômage a atteint un minimum plus jamais retrouvé de 1,8 % en juin 2001.
3) En 2001, c'est aussi la fin de la bulle internet, une récession a commencé aux USA, les attentats du 11 septembre 2001 n'arrangeant rien, ce qui a eu comme corollaire une augmentation du chômage en 2002 chez nous et un nombre de travailleurs frontaliers en augmentation..!
4) En 2004 la récession est derrière nous depuis un moment, les accords internationaux ont ouvert la frontière aux travailleurs frontaliers, le nombre de ceux-ci ne cesse d'augmenter alors que le chômage se stabilise à 4,5% environ.
5) Il faut attendre 2005 pour voir la conjoncture s'envoler, les usines engager massivement jusqu'en 2007, pour satisfaire aux commandes. Le chômage diminue et le nombre des frontaliers affiche des records.
6) En 2008 une récession importante pénalise les exportations, problèmes bancaires et prix du pétrole déstabilisent l'économie. Le nombre des chômeurs explose dans le canton alors que celui des travailleurs frontaliers reste presque stable..!
7) Autre indicateur intéressant en pleine crise économique, le passage des voitures en moyenne journalière au Col-des-Roches. En septembre 2008 on avait le passage de 9271 voitures alors qu'en septembre 2009 on en a eu 9970, soit une différence +699..!
On en déduit donc qu'en 2008 et 2009, les employeurs ont massivement licencié les travailleurs résidents pour conserver dans le même temps les travailleurs frontaliers !
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Remarques:
1) Mercredi 10 mars 2010 à 06:30, dans Le Journal du matin de la RSR à propos de la visite de N. Sarkozy à Morteau, de la fuite de la main-d'oeuvre et du chômage à la frontière.
La journaliste Suisse Christine Werlé dit : "Précisons tout de même que si la région Morteau Pontarlier a été fortement touchée par la crise, le chômage des frontaliers lui, est loin d'avoir explosé d'après l'Association des frontaliers. Il a grimpé en 2009 de 2 à 3 %" ..!
2) Quels sont les impôts payés au Canton par la France pour les travailleurs frontaliers en 2008 et 2009 ? Sous la rubrique" 400320 - Frontaliers, Accord franco-suisse 1983" dans les comptes de l'Etat :
-. en 2008, nous avons Frs 6'586'318.- pour 7873 frontaliers, ce qui donne environ Frs 69.- /mois/travailleur
-. en 2009, nous avons Frs 5'530'217.- pour 7536 frontaliers ce qui donne environ Frs 61.- /mois/travailleur
3) L'article de l'Express du 8 septembre 2010 "Hausse du chômage à 6.3% en août", on tire du dernier paragraphe:
"... A la fin du 2e trimestre 2010, le canton comptait 84 900 emplois, en baisse de 0,4% par rapport au 1er trimestre. Les indicateurs à court terme passent au vert: l'indice des places vacantes augmente de 43%. Au 2e trimestre, les frontaliers étaient 7788 à travailler dans le canton, soit 183 de plus qu'au premier trimestre (+2,4%)..."
Ces chiffres montrent que 0,4 % de diminution de l'emploi correspond à une suppression de -340 places de travail, alors que pendant cette période on a engagé + 183 frontaliers !!! En réalité 523 résidents (340+183) ont été licenciés, cette dernière précision me semble utile d'être relevée. La situation est nettement plus dramatique pour les résidents chômeurs ou demandeurs (12'893 personnes).
4) Indicateur de la situation de l'emploi, le passage des voitures venant de la douane française au Col-des-Roches entre juin 2009 et juin 2010; le trafic journalier moyen augmente de +4,7 % (+392 voitures) et au pied du Crêt-de-Locle, +4,7% (957 voitures), durant la même période, le chômage dans le canton est en augmentation de 0,2% à >> 6%. Une fois encore, la situation est nettement plus dramatique pour les résidents.
Sources :
Office Fédéral de la Statistique
Office cantonal neuchâtelois de la statistique
Communiqués de presse Etat de Neuchâtel
Office Fédéral des Routes
Indice conjoncturel genevois LEA-Pictet-OCSTAT
Conjoncture de 1990 à 2009 :
Statistiques du chômage dans le canton de Neuchâtel
CONCLUSION:
Un même travail, un même salaire gagné en Suisse, doit fournir de chaque côté de la frontière un même pouvoir d'achat !
Seul l'impôt frappant le frontalier peut corriger cela actuellement, il maintient la subsistance fiscale dans le pays, sur le lieu ou elle est générée.
Encore faut-il que le Gouvernement neuchâtelois corrige l'accord de 1983 qui fait que le canton reçoit Frs 61.- /mois/travailleur de la part de la France..!
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Pierre Tissot February 2, 2011
Session du Grand Conseil de fin janvier 2011 (Impartial du 26.01.2011) :" La question des travailleurs frontaliers préoccupe le groupe UDC. En charge de l’Economie, Thierry Grosjean a donné quelques chiffres ce matin.
A fin septembre 2010, l’emploi dans le canton de Neuchâtel a diminué de 0,7% par rapport à la même période de l’année précédente. Le nombre de travailleurs frontaliers a, par contre, augmenté de 5,6% durant le même laps de temps. Avec 8188 travailleurs, ils représentent presque 10% de l’emploi total.
«Nous nous posons des questions. Ce sont des problèmes qui nous interpellent très fort», a concédé le conseiller d’Etat. Celui-ci a aussi rappelé que la France a rétrocédé près de 7,7 millions de francs au canton au titre de l’impôt. Les communes ont reçu environ 24 millions."
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Le journaliste oublie de faire la division qui confirme mon chiffre ci-dessus:
7,7 millions / 8188 frontaliers / 12 mois / = Frs 78.- par frontalier par mois pour le canton !!
Remarque : n'est pas considéré comme travailleur frontalier, un Suisse qui habite en France et travaille en Suisse. Lorsque l'on indique qu'il y a 8188 frontaliers, il y a en réalité un nombre nettement plus conséquent de personnes qui profitent de la situation, et passent chaque jour la frontière.
Pour preuve, les statistiques de l'OFROU, le passage chaque jour ouvrable au pied du Crêt-du-Locle de 21793 véhicules. Malgré une baisse de la population fin 2010 pour l'ensemble des Montagnes neuchâteloise, à cette date nous y relevons une augmentation journalière de +452 voitures....!
L'essentiel finalement c'est que « l'on s'interpelle très fort…» au niveau du gouvernement !
Une fois encore, la situation est nettement plus dramatique pour les résidents.
Pierre Tissot March 28, 2011
Alors que les entreprises horlogères annoncent des plus hauts historiques pour l'année 2011, le chômage neuchâtelois ne retrouve pas son niveau de 2008, preuve que l'on engage massivement des travailleurs venant de France.Sur les courbes, le chômage neuchâtelois a toujours suivi régulièrement celui de la Suisse jusqu'en 2008.
Depuis lors ce n'est plus le cas, on devrait s'alarmer, on attend une réaction du monde politique neuchâtelois qui s'interpelle très fort...!
Pierre Tissot February 25, 2013
Fin février 2013, par cet article de l'Impartial du 25.2.2013, nous constatons que la situation n'est pas maîtrisée, le nombre des frontaliers dépasse 10'000 unités et le chômage neuchâtelois est maintenant le plus élevé de Suisse.Au Château, on s'interpelle toujours et encore, on supplie les entreprises d'engager des résidents...
Dans l'Impartial du lundi 25.2.2013, on lit:
(..) Un économiste d'UBS dresse un tableau préoccupant de l'avenir du canton. Favoriser fiscalement les familles ne serait pas la meilleure option.
" Le canton de Neuchâtel manque de gens qui travaillent et qui gagnent de l'argent: faire en sorte que le jeune célibataire actif ou le chef d'entreprise y reste domicilié doit être un défi des finances publiques. "
Alors que la nouvelle politique fiscale du canton de Neuchâtel, qui entre en vigueur progressivement cette année, veut privilégier les familles, c'est un autre discours qui est tenu par l'économiste d'UBS Thomas Veraguth. Venu jeudi présenter à La Chaux-de-Fonds l'étude annuelle qu'effectue la grande banque dans le canton de Neuchâtel, il a jeté un pavé dans la mare en estimant que le canton de Neuchâtel manquait d'actifs, soit de personnes entre 25 et 65 ans, une catégorie d'âge qui rapporte plus qu'elle ne coûte à la société.
" Faut-il favoriser les familles, ou les gens qui gagnent de l'argent? ", s'est demandé l'économiste en constatant que le canton de Neuchâtel comptait, en comparaison suisse, " beaucoup de jeunes et beaucoup de personnes âgées". " Ma réponse, c'est qu'il faut favoriser les gens qui gagnent de l'argent. Je sais que Neuchâtel a fait des efforts, mais les impôts des personnes physiques restent trop importants."
Une position évidemment appréciée par les personnes présentes, la manifestation étant co-organisée par la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie. Mais Thomas Veraguth s'est appuyé sur des chiffres parfois édifiants, comme le taux de chômage des jeunes, nettement plus élevé qu'ailleurs en Suisse romande, pour mettre le doigt sur toute une série de faiblesses propres au canton de Neuchâtel. Un " manque de substance ", qui incite ses habitants à le fuir. Avec un risque à long terme: l'évolution démographique, en hausse à Neuchâtel uniquement grâce aux étrangers. " Un jour, les Européens rentreront chez eux, cette hausse migratoire ne continuera pas indéfiniment ".
Un canton à 100 000 habitants dans 50 ans?
Et selon les projections, si Neuchâtel perd sa migration internationale et continue de voir ses propres habitants filer vers d'autres cantons, la population, qui est actuellement de presque 175 000, pourrait redescendre à... 100 000 en 2060! " Je ne dis pas que c'est réaliste, mais ce qui est sûr, c'est que la migration internationale sauve votre canton. "
Ce qui doit inquiéter, en même temps que l'évolution démographique, c'est le poids de la dette qui pèse sur les épaules des Neuchâtelois: " Pour une famille de quatre personnes, cela correspond à 160 000 francs ". Et Thomas Veraguth d'y voir aussi une raison pour laquelle certains Neuchâtelois s'exilent dans un canton voisin, comme Fribourg. " Le poids de cette dette, c'est comme un sac à dos deux fois plus lourd que vous mettez sur le dos de vos enfants ".
Si l'économiste d'UBS met en garde à long terme, il constate cependant, et paradoxalement, que Neuchâtel est un canton extrêmement fort à l'extérieur, puisqu'il exporte près de 90% de son produit intérieur brut. " Mais à l'intérieur, il y a quelque chose qui freine..."
"Sans l'engagement de personnes de chez nous, on n'y arrivera pas!"
C'est un véritable appel aux entrepreneurs neuchâtelois qu'a lancé le conseiller d'Etat Thierry Grosjean à l'issue de la présentation de l'étude d'UBS. Evoquant l'augmentation du nombre de frontaliers, à plus de 10 000, et la hausse du coût de l'aide sociale - " qui atteint globalement 250 millions de francs, nous sommes deux fois plus chers que la moyenne suisse " - le chef du Département de l'économie a exhorté les patrons à privilégier la main-d'oeuvre locale: " Sans l'engagement de gens de chez nous on n'y arrivera pas! Et ne me faites pas la liste des critiques habituelles sur la main-d'oeuvre locale, je la connais. Mais si on ne participe pas à l'engagement de gens d'ici, on ne pourra pas redresser la barre." (..)
Belle preuve d'absence de gouvernance, mais que font-ils..?