Le projet TransRUN original prévoyait une nouvelle ligne ferroviaire presque totalement en tunnel reliant Neuchâtel à la Chaux-de-Fonds via un station intermédiaire à Cernier (pour le croisement) et une fréquence chaque 15min sur ce tronçon, mais en abandonnant complètement la ligne existante entre Chambrelien et La Chaux-de-Fonds.

Ce projet coûtant près de 1 milliard de Frs (!) a été rejeté par le peuple neuchâtelois en votation le 24 septembre 2012. Il est intéressant de constater que le NON a été de +70% au Val-de-Travers et dans les communes qui perdraient leur desserte ferroviaire de la ligne actuelle.

Suite à ce refus, les CFF ont entrepris de moderniser la ligne existante pour en assurer l’exploitation jusqu’à l’horizon 2035, et le canton a planché sur un « nouveau » projet de RER neuchâtelois / plan de mobilité 2030, qui nous sert la même liaison directe par tunnel entre les deux villes via Cernier et peu de changements pour le reste, mais avec un financement partiel par la Confédération.

Mon projet InterRUN: réutiliser le plus possible l’infrastructure existante

Une petite étude avec Google Earth montre que la liaison ferroviaire de Chambrelien au Val-de-Travers est possible. Avec une différence d’altitude de 37 m, entre ces deux points, nous avons une pente moyenne d’environ 2% pour le trajet de la ligne ferroviaire. Sans la nécessité de passer par Neuchâtel, voilà qui raccourcit le temps du trajet direction La Chaux-de-Fonds et montre que l’on peut faire mieux que le TransRUN: les habitants de Val-de-Travers qui travaillent à La Chaux-de-Fonds apprécieront le gain de temps et de ne pas devoir changer de train!

La liaison Neuchâtel – Chambrelien est remplacée par un nouveau tunnel de Serroue qui évite le chronophage rebroussement de Chambrelien, même s’il peut être maintenu comme liaison redondante de secours en cas de maintenance du tunnel. À noter également que ce tunnel arrivera dans la cuvette de Vauseyon, à côté de l’actuel tunnel menant aux Deurres.

Deux projets, deux visions du canton:

1. Celle de l’InterRUN, un noeud ferroviaire et routier bien centré pour l’ensemble du canton. Ni à Neuchâtel, ni à La Chaux-de-Fonds, AU CENTRE afin d’éviter tout gaspillage et les éternelles histoires Haut/Bas qui empoisonnent la vie des citoyens.
2. Celle du TransRUN, où toutes les lignes ferroviaires pointent sur Neuchâtel. Cette ville deviendra ainsi le centre névralgique du canton, en aucun cas Cernier. La décision prise de faire le TransRUN, il sera trop tard pour La Chaux-de-Fonds de se plaindre, on ira tous chercher des services à Neuchâtel où la place manque déjà..!

L’InterRUN offre de nombreux avantages à ce sujet, puisqu’il est possible de segmenter sa réalisation. Par exemple on peut lancer la construction de la liaison Chambrelien – Val-de-Travers dans un premier temps, et faire ainsi bénéficier rapidement les gens de cette région d’un rapprochement évident en direction du haut du canton (hôpital, écoles, emplois dans l’horlogerie etc..).

Un autre avantage est de pouvoir créer un pôle de développement cantonal au centre du réseau, soit au niveau des Geneveys-sur-Coffrane où le terrain est disponible et à distance égale en train depuis les villes et également accessible par l’autoroute. Futur hôpital de soins aigus cantonal, services administratifs, etc…

Financièrement, l’InterRUN se distingue du projet TransRUN par sa capacité à être construit par étapes, chaque étape étant financée séparément. Les personnalités politiques, à la tête de la caisse de pensions Prévoyance.ne, sont les mêmes qui affirmaient que le financement des 850 millions du TransRUN ne posait aucun problème. À voir l’évolution réelle du taux de couverture de Prévoyance.ne, et avec l’inflation jusqu’à la fin de la réalisation, permettez-moi de douter du financement de ce projet.